Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Elea's Diary
5 janvier 2014

Il était une histoire

Il y a des rencontres qui vous attirent, vous transforment, vous envahissent… Une drogue, une addiction, le seul fait d’y goûter, l’odeur, la saveur, l’envoûtement…

poupée vaudou

Je ne sais s’il pèse une malédiction sur moi ou si au fin fond d’une case faite de bric et de broc, une vieille sorcière plante des aiguilles dans une poupée vaudou à mon effigie avec pour objectif de me faire souffrir ou endurer des épreuves. Je ne sais pas s’il reste encore de la place sur le petit corps en tissu rembourré mais je sens en moi la douleur de ces épines et ronces plantées dans ma chair.

Depuis que je l’attendais, il est enfin arrivé. Je le cherchais sans le trouver et j’ai fini par faire sa rencontre. D’abord virtuelle, puis textuelle et nos voix ont fait connaissance. A l’époque j’étais dans ma chambre d’hôtel en ville, esseulée et dans l’attente d’un nid ou me poser et commencer enfin à vivre. Lui, était seul dans sa maison à la campagne… lieu de résidence que je ne connaîtrai que bien plus tard. Nos communications et échanges textuels duraient des heures, j’avais l’impression de deviner et finir ses phrases, de partager ses pensées… L’impossible rencontre. L’échange de nos identités physiques semblait correspondre à nos envies. Envies qui au fil du temps devinrent aussi intellectuelles que lubriques. Nous assouvissions virtuellement - via les moyens de communication modernes - nos pulsions sensuelles.

étreinte

Puis vint la vraie rencontre charnelle, tant attendue, espérée et aussi appréhendée. Elle fût exceptionnelle : j’en ai encore les images plein la tête. Et aussi longtemps que je vivrai elles seront certainement les plus belles que j’aurai vécu. Une Juliette au balcon et un Roméo l’attendant au bas de sa tour…
Nos bras, nos mains, nos corps mirent peu de temps à s’entrelacer. Nos baisers et pensées virtuelles finirent par s’exprimer au grand jour. Nos regards, nos sourires, nos éclats de rire fusaient tel le spectaculaire bouquet final du 14 juillet. Le parcours en voiture jusqu’au lieu où ils prirent un verre, les arrêts secrets et sensuels, notre dérive lubrique contrôlée, qui au fil du temps devint incontrôlable : je me souviens de tout. La nuit comme il en existe tant d’autre, mais la toute première, la découverte de nos corps, nos caresses, nos paroles, nos souffles, l’accélération des battements de nos cœurs, la rythmique et le ballet de nos membres. La douceur animale et la bestialité sensuelle de la réunion de nos deux êtres. La suite est celle de tout couple qui éprouve des sentiments assez forts pour se donner et partager.

Mais, j’ai eu ce défaut de beaucoup trop me livrer et comme avec beaucoup d’hommes… Je l’ai fait fuir. J’ai alors effacé une partie de ma vie publiée sur ce support virtuel. Je m’en voulais de l’avoir perdu et pensais ne jamais retrouver cet homme. Je me disais que je le méritais bien après tout. La malédiction continuait.

Ma vie intime continua, les pages se tournaient… D’autres rencontres plus ou moins frugales traversèrent ma vie, mais jamais je ne l’oubliais et inconsciemment je me souvenais de lui,  je repensais à nos moments, à notre complicité,  toujours triste mais essayant tant bien que mal de l’oublier.

Doisneau-baiser-de-lhotel-de-ville

Une année passa et je ne sais par quelle magie, nos lignes se sont recroisées. Une nouvelle rencontre estivale, un après-midi, une terrasse de café : « Tu m’as prise en photo, le bonheur d’être là en ta présence se reflétait sur mon visage. Gentleman, tu m’as ramenée chez moi. Sans franchir le seuil, après une pause dans un petit parc… Nos sourires et rires partagés, nos mains s’effleuraient, timidement, envieuses, tremblantes et désireuses, mais prudentes. Nos baisers d’au revoir laissaient présager d’une belle histoire qui (re)commençait. A nous de l’écrire…

Nous avons eu des instants magiques, des moments d’une douceur idyllique,…

photo

Moi qui avais fait une croix sur ma vie sexuelle hors norme, qui faisait partie d’un passé sur lequel j’avais tiré un trait. Ne pensant jamais retrouver un amant comme j’en avais connu dans un lointain passé, Tu m’as redonné naissance. Evidemment, ton expérience fait de Toi l’amant idéal. Mais ton expertise et ta façon de me rendre belle, de me caresser, de jouer de mon corps comme d’un instrument, fait de Toi un artiste. Tu sublimes notre relation. J’apprends alors ce qu’est la jouissance. Mon corps devient liquide à ton contact. Je me transformant en fontaine, tremblant sous tes coups de reins, hurlant telle une hyène sous les saccades et les claquements de nos corps. Nos bouches, nos baisers, nos halètements, l’imbrication de nos corps donnent l’impression que nous ne faisons plus qu’un. La force de nos ébats, la fougue, la brûlure, la chaleur, l’humidité, la montée d’adrénaline finissent dans un cri, dans un long râle, un dernier souffle de jouissance, un pur nectar de bonheur, une sensation de plénitude.

Et puis, une soirée d’anniversaire, des amis, des femmes belles, des rires, des jeux, de la musique, des corps, des éclats de voix, des plaisanteries de bon et mauvais goût, des chansons et des chanteuses magnifiques, des danses, des voix vibrantes, des regards, des envies, la chaleur, la jalousie, l’incompréhension, les mauvaises influences, les cadeaux, le déballage, les surprises, les déceptions, le cœur gros, la fin de l’histoire…

Et l’hiver difficile, dur, amer, tranchant, glacial. Je suis toujours aussi seule… La malédiction s’acharne.

Huit mois passent et malgré l’amertume, le goût passe lui aussi. Je n’ai plus de désir, finie l’envie d’avoir un homme dans ma vie. A quoi bon !!! Et de temps à autre, le souvenir vient me hanter. Je regarde des photos. Et puis un jour de blues, je t’envoie un message, juste pour avoir la chance de te lire, mais sans rien attendre. Juste avoir des miettes de toi, des poussières de toi, même des petits morceaux de toi, une lueur de toi, un clin d’œil, une douceur, comme un bonbon au miel pour la gorge, un soulagement, une pastille de menthe pour le cœur. 

Et puis le temps passe, encore et inconsolable. Je vis ma vie, prise par la spirale du travail et tente de m’occuper de moi. Je m’autorise des espaces de détente, un week-end entre amies à Barcelone sous la pluie. Barcelone sans soleil, impossible. Mais toi hors de ma vie, possible. Un peu comme si tu étais ce soleil qui manquait à ma vie.

sms

Ton anniversaire, je te laisse un message sans attente. Une pensée, bouteille inconsciente jetée à la mer de ton cœur. Tu y réponds. Nous échangeons quelques mots. Des sourires et des explications. Une envie de se revoir mais encore timide.
Je pars seule en vacances, loin, besoin d’évasion, de repos, de partir ailleurs, hors des frontières françaises. Mais la solitude, les ami(e)s sont en couple. Leur bonheur me fait mal. Je ne veux pas le voir. Alors j’affronte ma peur, je brise les « qu’en dira-t-on », je me fous des bien pensants et je pars seule en Turquie. Arrivée là-bas, tu m’envoies un message. Tu es le seul et ce message m’a fait un bien fou. Evidemment, durant tout ce séjour, je ne cesse de me dire que j’aurai adoré t’avoir à mes côtés. Mais qui sait un jour, ces vacances-là, nous les vivrons.

recoin

A mon retour, c’est à ton tour de partir en vacances. Nous arrivons à nous croiser. J’aime ce rendez-vous et tous nos rendez-vous. Un dimanche après-midi, ensoleillé, des retrouvailles. Comme si nous nous étions quittés la veille. Ton étreinte, tes bras. L’envie de tes baisers. Et plus encore… La terrasse de café, tes mains que j’aime. Ton corps, ton allure, la fierté et la joie de déambuler à ton bras. Un arrêt furtif dans un coin ombragé, la chaleur de nos corps, le désir qui montait. Nos mains se redécouvrant, nos bouches se faisant la cour, tes doigts dans mes cheveux, puis courant sous ma robe. Mes mains qui cherchent ton intimité. J’adore tes impulsions, lorsque tu m’entraînes, que tu m’emmènes, me surprends… Un hall d’immeuble, l’humidité de l’été, un sas pour nos caresses, pour notre ivresse, pour étancher notre soif, pour calmer notre ardeur, pour faire baisser la tension et faire monter encore d’un cran l’envie… Un au revoir, des baisers fougueux… Un ascenseur qui m’entraîne chez moi, ta voiture qui s’éloigne… Tes vacances commencent, les miennes se terminent. Mais l’histoire reprend… Nos interminables messages, nos appels, nos discussions, nos échanges, nos photos, nos sourires, nos fous rires, nos envies, nos silences rythment notre séparation estivale.

écriture

Et puis ton retour, nos retrouvailles tant attendues, espérées. Je pourrai certainement écrire des pages et des pages sur celles-ci. Mais les mots ne viennent pas et seules les images défilent. Peut-être parce qu’elles nous appartiennent et que je veux les garder pour moi.

Depuis ce jour et pour le moment, plus de malédiction… 

Je voulais juste te remercier d’être entré dans ma vie et d’y être revenu, d’avoir répondu présent une fois encore. Je ne sais pas où nous mènera cette nouvelle histoire, mais je suis heureuse de l’écrire avec Toi. J’espère que nous écrirons encore beaucoup d’autres chapitres ensemble.

Publicité
Publicité
Commentaires
Elea's Diary
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 1 168
Publicité